Mercy-le-Haut 1914-1918

Mercy-le-Haut 1914-1918

22 août 1914: le récit de la bataille

22 août 1914: la bataille de Mercy-le-Haut

 

 

Rappel:

En 1914, le temps officiel français était l'heure du méridien de Greenwich (l'heure GMT). Il y a donc un décalage de 2 heures avec l'heure d'été en vigueur en 2014 (GMT + 2).

Ainsi, le 22 août 1914:

  • Le soleil se lève à 4h30 ( ce qui correspond à 6h30 en 2014 ).
  • Les premières lueurs du jour apparaissent vers 3h30 ( 5h30 en 2014 ).
  • Le soleil se couche à 18h30 ( 20h30 en 2014 ).
  • Obscurité totale vers 19h30 ( 21h30 en 2014 ). 

Dans ce site, toutes les heures sont indiquées en conformité avec le temps officiel français en vigueur en 1914. 

 

Lever du jour: les marches d'approche

  

Côté Français

 

3h00 : Départ de la 7ème Division de Cavalerie française (7ème DC) vers Piennes, Landres, Murville, Malavillers et Audun-le-Roman. Cette division reçu une double mission:

  1. Rentrer dans le Luxembourg occupé par les Allemands, en passant par Audun-le-Roman. En cas de difficulté, elle doit rechercher un passage plus à l’ouest, vers Longwy.
  2. Assurer la couverture de l’aile droite des armées françaises, dans la région de Malavillers, Anderny, Audun-le-Roman.

Ces 2 missions sont contradictoires. Comme on le verra plus tard, le général commandant la 7ème DC choisira d'exécuter la mission n°1. Ce faisant, il laissera sans défense le flanc droit des armées françaises, et en particulier, le régiment français (161ème RI) qui se battra dans l'après-midi à Mercy-le-Haut.

 

La 7ème division de cavalerie est appuyée par le 29ème BCP (bataillon de chasseurs à pied).

 

3h00 : Départ du 161ème RI, renforcé par le 3ème bataillon du 150ème RI. Ordre de mission : occuper Mercy-le-Haut en passant par Preutin et Higny.

 

Côté Allemand

 

Vers 5h00, le régiment allemand IR 173 quitte Aumetz, où il a bivouaqué, et prend la direction de Serrouville. Il a reçu pour mission de se diriger vers Mercy-le-Haut en traversant le bois de la Grande Rimont et le bois communal de Mercy-le-Haut.

Le IR 173doit ensuite attaquer le village en liaison avec le IR 30 qui doit arriver en passant par Audun-le-Roman et Malavillers.

 

7h00 - 9h00: premiers combats près d'Audun-le-Roman

  

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Le 30ème régiment d'infanterie allemand (IR30) quitte son bivouac près de la route Aumetz – Serrouville, et prend la direction d’Audun-le-Roman. Vers 8h00 ont lieu premiers échanges de tirs avec des patrouilles françaises du 29ème BCP.

 

Les 6 compagnies du 29ème BCP se séparent et engagent des combats séparés à Audun-le-Roman, à la lisière du bois d'Audun-le-Roman (près de la route de Audun à Serrouville), à Anderny, et sur les hauteurs entre Audun et Malavillers.

 

Pour mémoire: 1 compagnie = 250 hommes.

 

 

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Chasseurs à pied français. Carte postale d'époque.

Source: site www.delcampe.net

 

Pendant que se déroulent ces premiers combats à Audun-le-Roman:

  • Le 161ème RI arrive à Mercy-le-Haut : il commence immédiatement à organiser la défense du village.
  • Le régiment allemand IR173 poursuit sa marche vers Mercy-le-Haut. Vers 8h00, il traverse Serrouville, dont tous les habitants ont fui. Peu après, il pénètre dans le bois de la Grande Rimont.

 

 

9h00-11h00: combats à Audun, Anderny, Malavillers

 

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Audun-le-Roman, Malavillers, Anderny

 

Vers 9h00, suite aux tirs d’artillerie allemands vers le bois de Murville,  la 7ème DC fait demi-tour et prend la direction de Xivry-Circourt. Le général commandant la 7ème DC applique les ordres reçus: en cas de difficulté à Audun-le-Roman, il doit chercher à atteindre le Luxembourg en passant plus à l’Ouest. Ce faisant, le flanc sud des armées françaises est découvert.

 

Vers 10h00, le détachement du 29ème BCP a évacué Audun, où il combattait à 1 contre 10, contre deux régiments allemands: le IR30, et le IR135 qui est venu en renfort.

 

Les combats continuent à la lisière du bois de Malavillers, et à Anderny.

 

A Anderny, la 4ème Compagnie se bat d'abord contre les cavaliers allemands du 12ème régiment de chasseurs à cheval (Jäger zu Pferd Nr12, JzP 12). Ceux-ci sont bientôt renforcé par le 144ème régiment d'infanterie allemand (IR144). Les combats sont très violents. La compagnie se replie vers Malavillers. Une vingtaine de chasseurs français qui protégeaient le repli sont attaqués par un groupe de cavaliers allemands. Bilan du combat: environ 15 à 20 chasseurs français sont tués.

 

Voir en annexe les récits des combattants français et allemands dans le bois d'Audun et à Anderny.

 
 

Mercy-le-Haut
 

Pendant que se déroulent les combats autour d'Audun-le-Roman, le 161ème RI organise la défense de Mercy :

 

  • Une ligne de défense est établie en bordure du village face au bois de Mercy : faisant toute la longueur du village, cette ligne est parallèle à la Quertille, elle passe à proximité de la chapelle de Notre-Dame de Luxembourg et du lavoir. Le cimetière fait partie de cette ligne: des créneaux ont été aménagés dans les murs.
  • Des tranchées sont creusées sur la crête de la Croix Colas, de part et d'autre de la route de Malavillers, à 400 m environ du village
  • Cette ligne est prolongée vers le Sud par une ligne de défense de long de la route Mercy-Murville, sur environ 500 m.

 

Le 1er Groupe du 40ème RAC (régiment d'artillerie de campagne) a été détaché auprès du 161ème RI. Les 12 canons de 75 sont mis en position à l’extérieur du village, à l’est de Mercy, sur la crête près de la Croix Colas. Cette position en hauteur lui permettra de tirer sur les troupes allemandes venant d’Audun-le-Roman et Malavillers.

 

 

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Organisation de la défense de Mercy-le-Haut par les 161ème RI, le 3ème bataillon du 150ème RI, et le 1er groupe du 40ème RAC (artillerie)

 

 

Joppécourt

 

Les 2ème et 3ème groupes du 40ème RAC (24 canons) ont pris position à l'est et à l'ouest de Joppécourt. Ils tirent par dessus la vallée de la Crusnes sur les troupes allemandes qui, après avoir pris Fillières défendu par le 154ème, se dirigent vers Ville-au-Montois.

 

 

11h00: fin des combats à Malavillers

 

 

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Vers 11h00, le 29ème BCP s'est replié dans Malavillers. Il se bat contre le régiment allemand IR 30 venant d'Audun-le-Roman. Des soldats sont retranchés dans les maisons à l'entrée du village. Les Allemands, appuyés par l'artillerie, pénètrent dans le village. De nombreuses maisons prennent feu sous l'effet des tirs d'artillerie. D'autres sont incendiées par les Allemands.

 

Le 161eme RI est en position de combat à Mercy-le-Haut. Il envoie 2 compagnies vers Malavillers pour aider le 29ème BCP à décrocher. Le 29ème BCP évacue Malavillers. Il a subi de lourdes pertes. Il se regoupe à Mercy-le-Haut et dirige vers Higny puis Xivry-Circourt. A 16h00, il repart en direction de Réchicourt.

 

A partir de sa position sur la hauteur de la Croix Colas, le 1er Groupe d'artillerie du 40ème RAC commence à tirer sur les troupes allemandes du IR 30 qui débouchent de Malavillers et progressent vers Mercy-le-Haut.

 

En prévision du combat, le médecin-major du 161ème RI décide d’installer l’ambulance du régiment à l’arrière, à Higny ( ?). Il laisse un poste de secours dans la mairie de Mercy-le-Haut.

 

Le régiment allemand IR 173 continue la traversée du bois de la Grande Rimont, en direction de Mercy-le-Haut. Il progresse avec difficulté. Les 3.000 hommes du régiment doivent se mettre en file indienne dans les chemins forestiers. Le régiment traverse la voie de chemin de fer à l’emplacement du passage à niveau des Prés Onvaux, puis remonte vers Mercy en tournant à droite immédiatement après le passage à niveau.

 

En prévision de la bataille, le médecin-major du IR 173 organise une ambulance dans la maison du garde-barrière.

 

Le régiment IR 173 débouche du bois de Mercy-le-Haut face à la chapelle de Notre Dame de Luxembourg. Les 3.000 hommes du régiment prennent leur position de combat : une ligne de 1.500 m de long, le long de la lisière du bois de Mercy-le-Haut, face au village.

 

 

Joppécourt

Un bataillon du 150ème RI quiite Joppécourt pour occuper et défendre Ville-au-Montois.

 

Les 2 groupes d'artillerie du 40ème RAC continuent de tirer par dessus la vallée de la Crusnes sur les troupes allemandes qui attaquent Ville-au-Montois puis Bazailles. Bénéficiant d'une très bonne visibilité, ils ont causé des pertes énormes aux troupes allemandes qui se battent entre Fillières, Ville-au-Montois et Bazailles: probablement plusieurs centaines de morts.

 

 

13h00-15h00: début des combats à Mercy-le-Haut

 

 

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Mercy-le-Haut

Sans attendre l’arrivée du IR 30, retardé par les combats d'Audun-le-Roman et de Malavillers, le IR 173 engage les premiers combats contre les défenseurs de Mercy.

 

Les Allemands du IR 173 subissent des pertes importantes. Dans les champs, l’avoine et le blé n’ont pas été fauchés. Pour tirer, ils doivent se lever, ce qui les expose à découvert au tir des soldats français qui ont préparé leur ligne de défense face au bois.

 

Plus au Sud, près de la route Mercy-Malavillers, la ligne de défense française établie sur la crête de la Croix Colas subit des tirs d’artillerie très violents. Ces tirs proviennent du régiment d’artillerie allemand FAR 70 et d'une partie du FAR 69. Ces régiments avaient reçu pour mission d’appuyer le IR 30. Ils suivent donc la progression du IR 30 entre Malavillers et Mercy. Le combat d'artillerie est inégal: environ 1,5 régiment d'artillerie coté allemand, contre un groupe du 40ème RAC (12 canons) côté français.

 

Pris sous le feu de l’artillerie allemande, le 1er Groupe du 40ème RAC doit quitter sa position près de la croix Colas. Le capitaine Rombrot (Polytechnicien X1902), commandant la 2ème batterie, monté sur l’échelle de batterie, est blessé grièvement au ventre et mourra quelques heures plus tard. Il est remplacé par le lieutenant Remy. Le 1er Groupe se replie vers Higny, à l’Ouest de Mercy. De cet emplacement, il ne pourra plus tirer, n'ayant plus d'information sur la position des Allemands.

 

Le feu d’artillerie fait des pertes dans les rangs des fantassins français qui sont posté près de la croix Colas, en avant du village. Le sous-lieutenant Vastel est tué. Les fantassins doivent se replier à leur tour vers le village. Ils prennent position derrière les murs des jardins et dans les maisons en bordure du village.

 

 

Joppécourt

Le 154ème RI s’est replié de Fillières, où il a combattu contre 2 divisions de réserve allemandes (soit environ 14.000 hommes). Il a re-traversé la vallée de la Crusnes à proximité du moulin de Bernawé, et remonte les pentes de la vallée vers le sud.

 

Arrivé sur le plateau, il se reforme près de Joppécourt. Vers 14h00, il reçoit l’ordre de défendre les lisières nord de Joppécourt afin de protéger les 2 groupes d’artillerie du 40ème RAC. Il se déploie à la lisière nord de Joppécourt, entre Joppécourt et le bois.

 

Les 2 batteries du 40ème RAC continuent de tirer, en direction de Ville-au-Montois, et causant des pertes considérables aux Allemands qui attaquent Ville-au-Montois puis Bazailles.

 

Pour faire taire ces batteries, le commandement allemand forme un détachement composé d’une partie des troupes qui ont pris Fillières (IR67, IR145, FAR69) et lui donne l’ordre d’attaquer Joppécourt. Ce détachement s’engage dans la vallée de la Crusnes, traverse la rivière,  et remonte les pentes vers Joppécourt.

 

Vers 15h00, deux bataillons du 155ème RI passent à l’ouest de Joppécourt, par la ferme de Martinfontaine, descendent dans la vallée de la Crusnes, franchissent la rivière sur une passerelle au sud de Bazailles, et remontent les pentes du versant nord.

 

 

  

15h00-17h00: combats à Mercy-le-Haut 

 

 

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Mercy-le-Haut

 

Le IR 30 poursuit sa progression le long de la route Malavillers-Mercy. Vers 15h00, il prend position sur la crête de la croix Colas. Les mitrailleuses du régiment sont installées à proximité immédiate de la Croix Colas. De cette hauteur, elles sont bien placées pour tirer sur la ligne de défense française installée aux sorties de Mercy vers Malavillers et Murville.

 

Les fantassins allemands du IR 30 dépassent la Croix Colas et attaquent Mercy. Eux aussi sont gênés par l’avoine et le blé sur pied. Ils subissent de très lourdes pertes. Quatre officiers sont tués. Les fantassins français sont retranchés derrière les murs des jardins. Ils sont appuyés par la section de mitrailleuses du Lieutenant du Champ qui a fortifié la maison Rodicq (la tuilerie). Cette section de mitrailleuse contrôle toute la zone entre la sortie du village et la croix Colas.

 

(Voir en annexe les compte-rendus allemands qui font état de la section de mitrailleuse du lieutenant du Champ.)

 

 

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Position des Français et des Allemands vers 17h00

 

 

Peu après, (vers 16h00 ?), les fantassins français sortent de leurs retranchements et tentent une contre-attaque en direction de la Croix-Colas. A leur tour, après avoir franchi quelques centaines de mètres au plus, ils subissent des pertes importantes et doivent revenir à leurs lignes de défense en bordure du village.

 

 

Joppécourt

 

Vers 15h00, les Allemands ont traversé la vallée de la Crusnes. Ils débouchent de la vallée et arrivent sur le plateau, menaçant les 2 groupes d’artillerie du 40ème RAC. Ils sont appuyés par un groupe d’artillerie du FAR69. Ils attaquent le 154ème RI.

 

Vers 16h00, le 26ème BCP, tenu en réserve à Joppécourt, reçoit l’ordre de contre-attaquer les forces allemandes. Les chasseurs sortent de Joppécourt et attaquent en direction du bois et de la route Mercy-Morfontaine (la D952). Ils subissent de très lourdes pertes, dues principalement aux tirs d’artillerie du FAR 69.

 

Le capitaine Bécourt, gendre du maréchal Foch, et capitaine au 26ème BCP, est tué au cours de cet assaut, à proximité du lieu-dit La Mare sur la D952

 

 

17h00-19h00: Fin des combats à Mercy-le-Haut, encerclement par le sud, combat près de Joppécourt

 

 

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Mercy-le-Haut

 

Le régiment d’artillerie allemand FAR 70 est chargé d’appuyer le IR 30. Il l’a suivi dans sa progression vers Audun-le-Roman puis Malavillers. Arrivé à proximité de Mercy, il prend position sur la ligne de crête de la Croix Colas, et tire des obus sur le village. 2 maisons s’enflamment, plusieurs sont fortement endommagées, le clocher de l’église - considéré comme un éventuel poste d'observation pour l'ennemi - est visé et touché.

  

 

Higny

 

Pendant ces combats, plusieurs régiments d’infanterie et d’artillerie allemands, ainsi que la division de cavalerie allemande KD 6, contournent la position de Mercy-le-Haut par le Sud-Ouest. Suite au départ de la 7ème DC, ils rencontrent très peu d'opposition :

 

  • Deux bataillons du IR 145, venant de Sancy (?), s’approchent de la route Mercy-Murville et menacent la ligne de défense française de Mercy-le-Haut par le Sud.

 

  • 3 autres régiments allemands (IR 144 et IR 135 en première ligne, et 2 bataillons du IR 98 en réserve), renforcés par le régiment d’artillerie FAR 34, passent par Murville. Le village n'est pas défendu. Ils se dirigent ensuite vers Higny. Les 3 régiments constituent un front de 3 km de long parallèle à la route Preutin-Higny-Mercy. Le FAR 34 est en retrait. Il a pris position près de la route Murville-Mercy, et tire sur la zone Higny-Preutin. Objectif : attaquer la (maigre) ligne de défense française le long de la route Mercy-Higny. Cette ligne n’est constituée que du 3ème bataillon du 150ème régiment d’infanterie, renforcée par quelques éléments du 161ème RI. Les Français n'opposent donc que 1.000 hommes aux 6.000 hommes des IR 144 et IR 135. Le 1er groupe du 40ème RAC s’étant replié vers Xivry-Circourt, les Français n’ont plus d’artillerie.

 

  • Pendant ce temps, la division de cavalerie allemande KD6 passe par Landres, et se dirige vers Xivry-Circourt, en longeant la route Landres-Xivry-Circourt. A Landres se produit un combat entre l'avant-garde de la KD6 et un escadron de cavaliers français postés en observation (voir annexes).

 

L’objectif de l’état-major allemand est de couper la retraite des défenseurs de Mercy-le-Haut. Cette manœuvre est facilitée par l’absence de 7ème division de cavalerie française.

 

 

Joppécourt

 

Grâce à la contre-attaque des chasseurs français du 26ème BCP, les batteries du 40ème RAC - dont les caissons sont vides - ont pu se replier.

 

Les fantassins français qui se battent près de Joppécourt se replient alors vers la ferme du Chanois, une grosse ferme isolée qui se trouve à 2 km au sud de Joppécourt. Ils organisent une ligne de défense à proximité de la ferme.

 

Vers 19h00, les Allemands rentrent dans Joppécourt.

 

 

Le risque d’encerclement des défenseurs français de Mercy-le-Haut

 

En fin d'après-midi, les défenseurs français de Mercy-le-Haut se trouvent presque entièrement encerclés :

 

  • Au Sud, vers Higny, les Allemands prennent le contrôle de Higny, puis Preutin, et canonnent Xivry-Circourt.
  • Au Nord, les Allemands s'approchent de Joppécourt, où ils pénètrent vers 19h00.
  • A l'Est, les régiments allemands IR 173, IR 30 et 2 bataillons du IR 145 (total = 8.000 hommes) attaquent les 3.000 hommes du 161ème RI retranché dans Mercy-le-Haut. Ils sont appuyés par 1,5 régiment d'artillerie.

 

 Peu après 17 heures, le 161ème reçoit l’ordre de se replier vers Xivry-Circourt.

 

Au Sud-Est du village, la section de mitrailleuses du Lieutenant du Champ, retranchée dans la maison Rodicq (la tuilerie), continue de tirer jusqu'au dernier moment. Elle empêche ainsi les Allemands du IR 30 de rentrer dans le village, permettant le repli du 161ème RI.

 

Le 161ème RI sort de Mercy et recule vers Boudrezy. Arrivé à la hauteur de Boudrezy, il reçoit l’ordre de contre-attaquer. Cette contre-attaque, effectuée sans appui d’artillerie, provoque de nombreuses pertes. Les soldats français réussissent néanmoins à revenir jusqu'à le route Mercy-Boudrezy, certains réussissent à traverser cette route et à atteindre le cimetière de Mercy (voir les témoignages de soldats en annexe). Mais, arrivés à ce point, ils doivent se replier.

 

 

19h00: Entrée des premières patrouilles allemandes à Mercy-le-Haut

 

 

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Mercy-le-Haut

 

Vers 19h00, les Allemands du IR 30 constatent que la résistance française a pratiquement cessé. Ils pénètrent dans le village qui n’a plus de défenseurs, à l’exception de quelques fantassins isolés qui n’ont pas reçu l’ordre de repli.

 

Les Allemands pénètrent dans les maisons proches de la ligne de défense, que des soldats français avaient traversé pour se replier.

 

Dans 2 maisons situées sur cette ligne de défense, sur la Quertille, (maisons L’Huiller et maison Collignon), ils tirent sur les civils qui s’y trouvent : voir en annexe les témoignages de la fille de Mme Ruer (maison L’Huiller) et de la fille de Monsieur Collignon (maison Collignon). 8 civils sont tués, dont 7 dans la maison L’Huillier.

 

Dans une autre maison, Léon Sabouret et sa femme ont échappé de peu à la mort : ils se sont cachés dans la haie de leur jardin. Il faisait sombre, les Allemands ont tiré dans la maison, tuant le chien qui s’y trouvait.

 

Des soldats français blessés et non transportables ont été laissés dans l'église et dans la mairie (en 1914, la mairie se trouvait dans l'actuelle rue des Chennevières). C'est dans la mairie qu'un officier allemand tire sur le médecin auxiliaire Marius Mozer (voir déposition du médecin auxiliauire en annexe).

 

Plus tard dans la soirée, à un autre endroit, un soldat allemand tire sur le jeune Léon Mandy, qui avait été réquisitionné pour ramener dans le village des blessés avec une charrette. Léon Mandy est tué au moment où il dételait les chevaux.

 

Le 22 août au soir, le village comptera 9 victimes civiles.

 

 

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Plan de Mercy-le-Haut avec l’emplacement des maisons Collignon, L’Huillier, Rodick, l’église, l'ancienne mairie, la quertille

 

Higny, Preutin

 

Vers 19h00, les Allemands des IR 144 et IR 135 ont pris Higny, puis Preutin. Xivry-Circourt est sous le feu de l’artillerie de la division de cavalerie allemande (la KD6).

 

De nombreux Français (200 ?) ont été faits prisonniers sur la route Mercy-Preutin-Higny. Des charrettes réquisitionnées par les Français pour transporter les blessés y ont été attaquées par des uhlans.

 

Le passage par Xivry-Circourt est devenu impossible pour les Français. Plus au Nord, la ferme du Chanois est prise par les Allemands. Pour se replier vers l'Ouest, il reste donc aux défenseurs de Mercy-le-Haut un étroit couloir de moins de 3 km de large, entre Xivry-Circourt et la ferme du Chanois. Heureusement pour les Français, vers 20h00 (équivalant à 22h00 en 2013), la nuit est tombée. De plus, l'Etat-Major allemand n'est probablement pas informé que les troupes engagées à Fillières sont arrivées à la ferme du Chanois, et qu'il suffirait d'avancer de 3 km pour couper la retraite et faire prisonnier tout le 161ème régiment d'infanterie français.

 

Le repli des défenseurs de Mercy-le-Haut s’effectue à travers champs, en passant à proximité de Boudrezy, puis en traversant la Piennes entre Xivry-Circourt et Mercy-le-Bas.

 

Le régiment se dirige ensuite sur Spincourt et Etain où il se trouve rassemblé le 23, à 5 heures du matin, ayant effectué une marche de nuit de 28 kilomètres. 

 

 Joppécourt, ferme du Chanois

 

Vers 19h00, les Allemand ont pris Joppécourt. Les chasseurs du 26ème BCP, renforcés par quelques éléments des 150ème, 154ème, et 155ème RI établissent une ligne de défense près de la ferme du Chanois, le long de la route qui va de Boudrezy à Mercy-le-Bas.

 

Après un combat de 2 heures environ, ils se replient vers l’Ouest. C'est le 26èmeBCP qui assure l'arrière-garde.

 

 

 

21h00: les Allemands occupent Mercy-le-Haut

 

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A Mercy-le-Haut, le IR 30 installe son cantonnement : le 3ème bataillon est dans le village, les 1er et 2ème bataillons bivouaquent le long de la route Mercy-Boudrezy.

 

Le IR 173 cantonne sur ses positions de combat, dans la plaine entre Mercy-le-Haut et les bois communaux, autour du lieu-dit Saint-Genest. Le régiment d’artillerie FAR 69 cantonne à proximité immédiate de la route Mercy-Morfontaine, au lieu-dit La Mare.

 

Voir en annexe le témoignage du capitaine Marx du FAR 69, qui trouve le corps du capitaine Bécourt (26ème BCP) près de la route Mercy-Gare de Joppécourt.

 

Les régiments allemands qui ont pris Higny, Preutin et Xivry-Circourt (IR 135, IR 144, KD6) cantonnent à la sortie Ouest de Xivry-Circourt (route de Réchicourt), et près de Preutin.

 

Les bataillons du IR 67 qui ont combattu à Fillières et à la ferme du Chanois restent sur place, près de la ferme du Chanois.

 

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04/11/2013

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