Mercy-le-Haut 1914-1918

Mercy-le-Haut 1914-1918

21 août 1914: les mouvements d'approche des troupes françaises et allemandes

 21 août 1914: l'offensive française, les marches d'approche des troupes françaises et allemandes

 

La nuit du 20 au 21 août

 

Le soir du 20 août, 3 divisions françaises cantonnent à l'ouest de Mercy-le-Haut:

  • La 42ème division d'infanterie (environ 15.000 hommes) cantonne dans les villages de Xivry-Circourt, Ollières, Domprix.
  • La 40ème division (15.000 hommes environ) cantonne à Affleville, Joudreville, Bouligny, Piennes.
  • La 7ème division de cavalerie (6.000 hommes) cantonne en retrait, à l'ouest de Bouligny.

Ces 3 divisions forment l'aile droite de l'offensive française. Objectif: progresser vers le Nord, attaquer les forces allemandes qui se trouvent dans la région de Thionville-Longwy, pénétrer au Luxembourg et dans les Ardennes belges, couper les lignes de ravitaillement et prendre à revers les armées allemandes qui ont envahi la Belgique jusque Bruxelles.

 

De leur côté, les armées allemandes ont avancé en Belgique. Le 20 août, elles ont dépassé Bruxelles. Conformément au plan Schlieffen, elles pivotent progressivement vers le Sud, la forteresse de Metz constituant approximativement le centre de rotation.

Le soir du 20 août, l'aile gauche des troupes allemandes cantonne entre Thionville et Longwy. Pour les jours suivants, elles ont reçu l'ordre de se diriger vers le sud, et de contourner Verdun par l'Ouest.

La 6ème division de cavalerie allemande (KD6), qui occupait la région de Mercy-Murville-Landres depuis 2 semaines, effectue des reconnaissances. 

 

 

9h00-14h00: escarmouches au bois de la Mourière, à Landres, et au bois de Murville

 

La 7ème division de cavalerie française avance sur la route Bouligny-Piennes-Landres-Murville. Plusieurs escarmouches ont lieu avec des détachement de la KD6. Les accrochages les plus sérieux ont lieu au bois de la Mourière, puis à Landres. Vers 12h00, la 7ème DC occupe Landres. L'avant-garde de la division occupe Murville vers 14h00. Les Allemands se retirent en direction d’Audun-le-Roman après des combats limités.

En traversant le bois de Murville (entre Murville et Malavillers), l'avant-garde de la division reçoit des tirs d’artillerie en provenance de batteries allemandes en position à l’Est d’Audun-le-Roman. Le général commandant la 7ème DC arrête la division à la hauteur de Murville. Plus tard dans la soirée, la 7ème DC fera demi-tour et reprendra la direction de l'Ouest jusque Nouillonpont pour y cantonner (marche de 20 km).

 

 

Le combat du bois de Boudrezy (15h00 - 18h00)

 

Pendant que la 7ème division de cavalerie avance sur la route Piennes-Landres-Murville-Malavillers, le 19ème Bataillon de chasseurs à Pied (19ème BCP) assure l’avant –garde des troupes qui ont reçu pour mission d'occuper Fillières. Le 19ème BCP avance dans la direction Landres-Preutin-Higny-Joppécourt.

 

A la sortie d’Higny, le 19ème BCP se heurte au 2ème bataillon du 98ème régiment d'infanterie de réserve allemand (le RIR 98) retranché dans le bois de Boudrezy. Ce bataillon fait partie des troupes allemandes qui occupaient la région depuis une dizaine de jours. Son rôle est d’assurer un soutien d’infanterie à la 6ème division de cavalerie allemande (KD6). Le bataillon du RIR 98 est renforcé par une section de mitrailleuses détachée du IR 2 bavarois.

 

Pour une raison non connue, le bataillon du RIR 98 n’assure pas un simple combat de retardement, comme la KD6 : il livre un combat très dur.

 

Les Allemands sont retranchés à la lisière Sud du bois, face à Higny, et également sur une petite hauteur plus à l’Est. Leurs mitrailleuses sont en position de tir. Les Français attaquent. Ils sont gênés par l’avoine dans les champs, qui les oblige à se lever pour tirer. Nombreux morts. Intervention de l’artillerie française (7ème et 8ème batteries, 61ème RAC) qui tire à partir de la route de Xivry-Circourt à Joppécourt. Après un très violent combat, les Français prennent le contrôle du bois. Ils font des prisonniers qui sont ramenés à Xivry-Circourt et enfermés dans la mairie. Le combat a été sanglant : 134 morts du côté français, et probablement une centaine du côté allemand.

 

Vers 17h00, les Allemands cessent le combat et se replient. Ils passent par Boudrezy, et se dirigent vers Audun-le-Roman.

 

 

Bataille Boudrezy V3 131203.gif

 Le combat du bois de Boudrezy (21 août 1914, vers 15h00 – 18h00)

 

On trouvera en en annexe les témoignages de 2 soldats du 19ème BCP, et celui du Colonel Boichut:

  • le récit du combat par le sous-lieutenant Gabriel Grosdenis, du 19ème BCP
  • le récit du combat du sergent Garbe, 19ème BCP, par le sergent-major Meuret
  • Le récit du combat par le Colonel Boichut, commandant le 61ème Régiment d'Artillerie de Campagne (61ème RAC).

Parmi les officiers français du 19ème BCP tués au cours du combat, se trouvent le capitaine Bourlon, le capitaine Piot et le lieutenant Masson.

 

Le capitaine Bourlon était un spécialiste de la préhistoire bien connu dans les années 1900.

 

Capitaine Bourlon citation.jpg

 

Côté allemand, le capitaine Wilhelm Keuche, commandant la 7ème Compagnie, est tué.

 

A noter une conséquence dramatique de ce combat : après le combat, les soldats du 19ème BCP ramènent à Xivry-Circourt des prisonniers allemands, qui sont enfermés dans la mairie. 2 adolescents (Paul Paquin, 16 ans, et son cousin Paul Alexandre, 17 ans) prennent des fusils et des casques de soldats allemands, et paradent dans les rues du village. Ensuite, ils cachent les fusils dans leurs jardins. Le lendemain soir (22 août), peut-être suite à une dénonciation, les troupes allemandes trouveront les 2 fusils et fusilleront les 2 jeunes (cf témoignage de Charles Louis Bauchot).

 

 

Le soir du 21 août

 

Le soir du 21 août, les régiments d’infanterie français qui combattront le lendemain à Mercy-le-Haut cantonnent autour de Joudreville, Norroy-le-sec et Landres.

 

Côté allemand, les détachements du KD 6 et du RIR 98 qui occupaient la région se retirent au-delà de Audun-le-Roman.

 

 Vers 18h00, se trouvent à Audun-le-Roman plusieurs détachements de la KD6 et un bataillon d'infanterie. Des coups de feu éclatent. Les Allemands accusent les habitants d'abriter des francs-tireurs. Ils mettent le feu à une grande partie du village, notamment la cité du Chemin de Fer. Ils fusillent 5 civils.

 

Au même moment, le gros des forces allemandes qui combattront le 22 août à Mercy et Fillières, se rapprochent de la frontière franco-allemande (de 1871), en provenance de la région de Thionville. Certains régiments franchissent la frontière au Nord d’Audun-le-Roman, à proximité de Beuvillers.

 

Le soir du 21 août, ces régiments allemands cantonnent à Aumetz, Beuvillers, Serrouville.

 



04/11/2013

A découvrir aussi